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DE SPHÈRE. 211

solàly se couchant beaucoup plus obliquement que pour nous, ne descend pas si rapidement sur Thorizon. Outre cela, durant ces longues nuits d’hiver, ces tristes régions sont presque continuellemest éclairées par des aurores bo- réales et d’autres i^nomènes lumineux qui tempèrent l*horreur des ténèbres et mettent les habitants en état de discerner les objets. — ^Ges grandes chaînes de montagnes, qui semblent sur la t^re des poids inutiles, sont les sour^ ces et les résenroirs des rivières et des fontaines qui vien- nent nous abreuver. De plus, les diverses directions de ces montagnes donnent lieu à des courants d’air et à des vents presque continuels, dont la masse de Fair est renouvelée et purifiée. Ces mers immenses, dont l’eau salée empêche la corruption et dont le sein renferme des multitudes de poissons à notre usage, loin de couper la communication entre les diverses régions du monde, la facilitent par la navigation : c’est par elle que l’Européen, l’Américain, l’Africain, l’Asiatique, que la Providence a fait naître si loin les uns des autres, se trouvent continuellement rap- prochés et s’enrichissent réciproquement des productions des pays qu’ils habitent.

Les vents périodiques et alises, ceux que les marins ap- pellent moussons, revenant constamment dans les mêmes saisons, facilitent aux vaisseaux leurs longs voyages et fournissent aux navigateurs le moyen de les attendre et de s’en prévaloir.

Enfin tout, pour peu qu’on jette un œil de réflexion sur les glands et magnifiques objets dont la terre est couverte et ornée, tout dis-je, nous montre la main puissante et bienfaisante qui a préparé cette terre pour notre habita- tion, et que l’homme stupide et ingrat ose méconnaître*