iTi INTRODUCTION CENËBALE.
J’ai déjà parlé plus tiaut des relations simultanées qu’eut Moultou avec Rousseau et avec Voltaire. Les deux noms célèbres que je viens de prononcer me justi- fieront si, dans l’esquisse que je fais de la vie de mon arrière-grand-père, je reviens avec quelques détails sur les rapports de ce dernier avec le patriarctie de Fernex. Le rapprochement de ces deux liommes eut un but entièrement philanthropique : ce Tut la défense des pro- testants du midi de la France, alors injuslemenl et cruellement persécutes. Le triste état dans lequel ils se trouvaient depuis la révocation de l’édil de Nantes leur avait attiré une sympathie presque universelle, et -avait fini par leur créer de nombreux et de puissants amis. Voltaire, entre autres, venait d’élever sa voix en leur faveur ; ce fait, et le désir de travailler à la déli- vrance de ses coreligionnaires, lièrent Moitltou avec le philosophe, qui ne larda pas à être captivé par tes qua- . lités aimables et par la vivacité d’esprit du prédicijteur prolestant.
La correspondance encore inédite de Voltaire et de ’ Houltou serait digne, h bien des égards, d’être publiée. On voit, en la parcourant, que le plus grand désir de l’un et de l’autre était d’arriver h faire triompher la tolérance el à fiire cesser des persécutions indignes du siècle civilisé où ils vivaient. Né dans le midi de la France, Moultou se trouvait lié personnellement avec la plupartdesvictimesdu fanatisme religieux dans ce pays, et 11 était à même de fournir les documents les plu» utiles pour les Mémoires qu’il faisait conjointemenl
