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un alphabet, où il y avait toutes les voyelles nécessaires et pas une consonne inutile ; et an moyen de cet alphabet phonétique elle écrivait toutes ses sensations, tous ses sentiments et toutes ses pensées ; elle écrivait comme elle parlait, et elle parlait comme elle sentait et pensait ; son langage reproduisait les accords qu’elle entendait,—le chant des oiseaux, le gémissement du vent, le murmure des ondes ; —et les fleurs et les étoiles s’épanouissaient et rayonnaient dans ses brillantes et pittoresques onomatopées. Elle avait pour ainsi dire cessé d’avoir la voix humaine, pour ce faire l’écho de la voix multiple de la grande nature ; sa voix était devenue résonnante comme une harpe éolienne ; sa parole se modulait selon les notes qui jaillissaient de l’orchestre universel ; et son âme saisissait partout l’unité dans la variété : Tout sort de l’unité, et tout y retourne ; rien n’est isolé ; tout se tient, tout s’enchaîne, et tout forme un ensemble harmonieux ; il y a dans les œuvres de Dieu une gradation descendante et ascendante ; l’ordre inférieur réfléchit l’ordre supérieur, selon son degré de rapprochement ou d’éloignement ; et il y a une intime analogie entre les sons, les couleurs et les figures ; et Dieu a été défini « une Sphère Infinie, dont le centre est partout, et la circonférence nulle part. » L’Archétype est en Dieu. Et de cet Archétype Unique rayonnent tous les types divers et correspondants, qui composent l’univers : L’étoile est reflétée