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la vie d’un missionnaire si épris d’amour pour la nature et la solitude ; il reflète l’existence simple et robuste de ceux qui l’appellent Robe-Noire, et à qui il ressemble assez pour être regardé par eux comme un des leurs, ainsi que nous le prouve le nom qui lui a été donné ; à lui, qui a pour temple la forêt, pour pavillon le ciel aux fresques nuageuses, et pour nefs les magnifiques colonnades de pins ; à lui, dont le Dieu est le Dieu du désert, le Grand Esprit qui couvre de l’ombre de ses ailes l’immense solitude : Et l’auteur exprime poétiquement ce sentiment dans sa préface :

« La Nouvelle Atala paraîtra peut-être, aux yeux des Grands Maîtres de l’Esthétique moderne, d’autant plus agreste, étrange et sauvage, qu’elle est plus rapprochée de la grande nature primitive, et plus étroitement unie au Dieu de cette nature, qui est aussi le Dieu de la vraie philosophie et le Dieu de la vraie religion. Dans les grandes villes, dans les grands centres intellectuels, trouvera-t-elle une place, fût-ce la dernière, pour s’y asseoir dans la compagnie de ses frères et de ses sœurs au pâle-visage ? Je l’espère pour elle ; mais je l’espère, comme on espère l’inattendu et l’exceptionnel. Quel que soit cependant le sort réservé à La Nouvelle Atala, dans les grands cercles du raffinement littéraire, devant l’Aréopage Suprême qui siège à Paris ou ailleurs, elle est toujours sûre de retrouver sa place au soleil du désert natal ; la fleur inculte s’effeuillera dans la même solitude où elle s’est épanouie ; et nul villes inhospitalières, et loin de l’éclat trompeur d’une civilisation désenchantée. »

« Et que dire de la personne de La Nouvelle Atala elle-même ? Nous avons un portrait d’elle en tête du volume qui contient son histoire. Nous n’avons pas