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daire, fraîche et pure, aussi libre que le vent, et remplie des mêmes parfums que les fleurs sauvages, a un charme qui lui est tout-a-fait particulier, et qui no ressemble, peut-être, qu’à la magie qui distingue le génie de Chateaubriand. On serait tenté de croire que ce titre modeste, et pourtant quelque peu ambitieux, La Nouvelle Atala, aurait pour but de nous faire comprendre que l’inspiration de l’auteur est dûe à ce maître puissant ; mais le caractère unique de La Nouvelle Atala est trop fortement prononcé pour que l’on puisse entretenir cette idée. Il y a, cependant, une sorte de parenté éloignée entre le romanticisme de l’auteur Français et celui de l’auteur Louisianaise ; mais cette parenté ne sert qu’à justifier la critique, lorsqu’elle affirme que La Nouvelle Atala est l’œuvre d’un nouveau Chateaubriand ; et ce Chateaubriand n’est pas autre que Chahta-Ima, le dernier des missionnaires indiens, l’excellent Père Adrien Rouquette. Aucun autre que celui-là seul dont la vie s’est passée dans une intime relation avec la nature, dans tous ses aspects et ses changements, n’aurait pu écrire un pareil livre ; —il semble imprégné de l’odeur des pins ; et, en le feuilletant, on dirait que la brise qui vient des prairies aide nos doigts à en tourner les pages parfumées.

« Sans tenir compte de l’idée religieuse, qui, comme un levain, pénètre et anime toute la composition du volume, à ne la considérer que du seul point de vue littéraire, La Nouvelle Atala est un sujet de curieuse et intéressante étude. Ce volume reflète l’esprit d’une vie tellement exceptionnelle et étrange, qu’on n’en mènera jamais encore une semblable dans ce pays :