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-Aimé, Centre de toutes mes pensées, Foyer de tous mes amours, seule Splendeur qui a toujours lui à mes regards dans la nuit de l’exil, Source ravissante de toutes beautés,—le monde des sens, le monde de l’esprit, le monde idéal,—poésie, éloquence, musique, sciences, beaux-arts,—toutes ces choses m’ont dit ce qu’elles pouvaient me dire de tes perfections ; mais je désire encore ; j’aspire à autre chose ; il me faut plus que tout cela ; il me faut, sans intermédiaires, sans ombres, sans voiles,—Celui qui est Tout, en tout ; et Tout, au-delà de tout ; et Tout, maintenant et toujours ! » Elle entendait une voix qui lui criait sans cesse : « Plus haut, encore plus haut, toujours plus haut ! » Et l’Epoux Divin, l’Unique Objet de son unique amour, le seul Bien-Aimé de son âme est venu au devant d’elle ; et les noces qui doivent se célébrer sont des noces éternelles, dans une éternelle jeunesse et une éternelle réjouissance : Ista est speciosa inter filias Jerusalem.

« Habitants de cette forêt,—père, frère, sœur, amie héroïque,—malgré les larmes que vous arrache une légitime douleur, ne puis-je pas, ne dois-je pas vous demander s’il ne serait pas plus conforme à l’esprit de la Religion, de se réjouir saintement, en voyant cette colombe mystique voler d’astre en astre, jusqu’à l’Astre Incréé ? Oui, chaste et sublime colombe, en t’élevant toujours, chante ton chant de délivrance ; chante ton chant de triomphe ; chante ton chant d’allégresse ;