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le faire, cela ne constitue pas une grande différenciation. La disproportion demeure fatale entre le pouvoir et le vouloir : quel serait l’avantage d’un homme qui, au lieu de percevoir huit kilomètres d’horizon, en percevrait le double ? Il serait extraordinaire, unique ; il n’en serait pas moins sujet aux ophtalmies.

Préparer l’autre vie par celle-ci et devancer par l’effort l’évolution du devenir, voilà la vraie voie.

IV

L’étrangeté des phénomènes ne prouve que notre ignorance devant les lois de la nature. Quand Dieu veut se faire connaître à nous, il éclaire notre raison et ne cherche pas à la confondre ou à l’étonner.

V

Dieu et la Nature n’ont point de mystères pour leurs enfants. Le mystère est seulement dans la faiblesse de notre être qui n’est pas capable de supporter la lumière. Cette faiblesse est la nuée qui couvre le sanctuaire.

VI

Tout ce que nous voyons du monde n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature.

VII

Il faut se représenter continuellement le monde comme un être unique ayant une substance unique et une âme unique ; comment tout se rapporte à une sensation unique, la sienne ; comment tout agit par son unique im-