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Ne (...) à son aspect des regards du courroux.
À sa témérité le hazard fut propice.
Sur les naissantes fleurs dont le bord se tapisse,
Rose a déjà posé le voile de son sein.
Ô Rose, quel danger ! D’un amoureux larcin,
Le coupable Lozon médite la pensée.
Arrête, ô fol amant ! Crains que Rose offensée,
Forte de sa vertu ne trompe tes desirs,
Et que pour toi l’amour n’ait jamais de plaisirs.
Du véritable amour le compagnon fidèle,
Le respect cependant le captive loin d’elle,
Bientôt même honteux de sa coupable ardeur :
« Ah ! Je saurai, dit-il, respecter sa pudeur ;
Je le veux, je le dois ». à ces mots, en silence
Il fuit ; et dans les flots déjà Rose s’élance.
Le fleuve, enorgueilli de baigner tant d’attraits,
Les couvre en bouillonnant de ses humides rets,
Ajoute à leur blancheur, et la rend plus piquante.
Ainsi brille, à travers la vague transparente,
Cette fleur, dont le Nil voit les boutons éclos,
Tristes durant la nuit se plonger dans les flots,