Page:Roucher - Les mois, poëme en douze chants, Tome I, 1779.djvu/236

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il retombe, écrasé sur les rochers déserts.
Dans les sables mouvans de l’ardente Lybie,
Au fond des antres sourds, creusés dans l’Arabie,
La terrible lionne a placé le berceau,
Où le jour va briller à l’oeil du lionceau.
Il respire ; et déjà furieuse, alarmée,
Les yeux étincelans, et la gueule enflammée,
Autour de sa caverne elle rode à grands pas.
Pour son fils, menacé des fers ou du trépas,
Tendre mère, elle craint le courage et l’adresse
Du chasseur, qui l’attend aux pièges qu’il lui dresse.
Aux bords du Sénégal, quel monstrueux serpent
Étale de son corps le volume rampant ?
Allongé sur la terre, il la couvre. Sa tête
S’ombrage des replis d’une sanglante crête ;
Et d’écume après lui laissant un long sillon,
Sa langue à coups pressés darde un triple aiguillon.
Sous les traits de ce monstre informe, horrible,immense,
Qu’irritoit du midi la fougueuse inclémence,
Vélose, né Pasteur dans les champs lusitains,
Et son