Page:Rostand - Cyrano de Bergerac.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(Le fifre joue. Des blessés se relèvent. Des cadets dégringolant le talus viennent se grouper autour de Cyrano et du petit drapeau. Le carrosse se couvre et se remplit d’hommes, se hérisse d’arquebuses, se transforme en redoute.)

Un cadet, paraissant à reculons, sur la crête, se battant toujours, crie :

Ils montent le talus !

(et tombe mort.)

Cyrano.

Ils montent le talus !On va les saluer !

(Le talus se couronne en un instant d’une rangée terrible d’ennemis. Les grands étendards des Impériaux se lèvent.)

Cyrano.

Feu !

(Décharge générale.)

Cri, dans les rangs ennemis.

Feu !Feu !

(Riposte meurtrière. Les cadets tombent de tous côtés.)

Un officier espagnol, se découvrant.

Feu !Feu !Quels sont ces gens qui se font tous tuer ?

Cyrano, récitant debout au milieu des balles.

Ce sont les cadets de Gascogne
De Carbon de Castel-Jaloux ;
Bretteurs et menteurs sans vergogne…

(Il s’élance, suivi des quelques survivants.)

Ce sont les cadets…

(Le reste se perd dans la bataille.)
Rideau.