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une fois les capitalistes et les travailleurs sont des copartageants d’une même chose ; ce sont des copartageants du même produit, et, quand on parvient à déterminer quelle est la part afférente aux uns, on détermine implicitement la part afférente aux autres; car les uns ne peuvent avoir que ce que les autres ne prennent pas. Si donc il y a une loi qui règle le taux des salaires, elle ne peut pas ne pas influer sur le taux des profits, comme s’il y a une loi qui règle le taux des profits, elle ne peut pas ne pas influer sur le taux des salaires.

En d’autres termes, ainsi que nous l’avons déjà fait entendre, on traite ces deux éléments séparément, parce que l’esprit humain a besoin de s’aider du secours de la méthode et de l’analyse, mais, au fond, c’est une seule et même question qui se présente sous deux faces. L’esprit humain trouve commode et utile de l’envisager sous l’une d’abord, puis sous l’autre les recherches obtiennent ainsi plus de clarté et de netteté. Mais on ne pourrait pas imaginer la question des salaires absolument séparée de celle des profits. Le rapport des deux questions est d’autant plus intime qu’il tient à la nature même des choses car, au fond, qu’est-ce que le travail, qu’est-ce que le capital en tant qu’instruments de la production ? En dernière analyse, ils sont l’un et l’autre une seule et même chose, ils sont l’un et l’autre le produit d’une même détermination de la volonté de l’homme. Le travail, c’est l’effort de celui qui préfère à la jouissance du moment les moyens de vivre ou de jouir le lendemain. Pour se procurer ces moyens,