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IV

Le lac Nymphée


Le lac tout semé d’îles, enchanté par de grands nymphæas pâles dans leurs anses plantées d’une végétation infinie de fleurs, d’herbes, de buissons et de grands arbres, le lac s’allongeait à des lieues. Nous nous dirigions vers une des îles. Notre défiance était partie comme était parti l’air lourd et somnolent, l’air morbide du marécage. Nous respirions à pleins poumons la santé, à pleine âme l’espérance et la poésie lacustre.

Le radeau s’arrêta à la pointe d’un promontoire. L’Homme-des-Eaux sortit et nous fit signe de le suivre. Et nous nous trouvâmes devant le plus extraordinaire spectacle. Sur une berge de l’île, une trentaine d’êtres humains étaient réunis, vieux et