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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


lait un liquide jaune soufre, sans doute le sang martien, et les autres dépeçaient le ventre…

— J’allais gaspiller des radiations ! dit Jean. Et quoique la planète me paraisse devoir nous permettre maints réapprovisionnements énergétiques, mieux vaut économiser les ressources.

— D’autant plus que nous ne sommes pas ici pour rien changer au cours des choses millénaires !

Pensifs, nous continuâmes notre route. Parce que l’homme est peut-être le plus adaptable des animaux, nous nous sentions déjà familiarisés avec le site, avec les plantes, avec les bêtes — et même avec cette pesanteur déficitaire qui nous causait naguère un grand malaise. Au rebours, il nous plaisait de nous mouvoir vite et sans effort ; quant à la respiration, grâce