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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI


— Je me sens trop léger ! grommela Jean, après un silence.

— Comme moi ! fit Antoine.

— Comme moi ! ajoutai-je. Je crois que je franchirais des murs de dix mètres…

— Tels les lions et les tigres, mais la sensation n’est pas agréable ; nous nous adapterons plus tard : augmentons un peu notre champ de gravitation.

À travers nos cloisons diaphanes, nous examinons le site à l’œil nu ou avec les lunettes. Le sol aride, dur comme le roc, d’un rouge sale, apparaît sinistre.

— Nous avons vu, dit Antoine, que cette vallée fait suite à la moyenne et à la haute montagne et qu’elle est disposée pour recevoir de l’eau par un réseau de ravins… De plus, la température devrait être beaucoup plus favorable à l’existence du liquide que vers les latitudes élevées.