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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

« Tu avais raison, Violaine ! C’est une nouvelle ère de la vie, non seulement pour l’astre où nous sommes, mais peut-être pour toutes les planètes sœurs de la Terre et de Mars. »

Un mauvais vers du xixe siècle me remonta à la mémoire :

Les hommes deviendront semblables à des dieux !

« Les dieux, ce sont eux, grommela Antoine en levant la main vers les Éthéraux.

— Qui sait ?

— Douteriez-vous que leur intelligence dépasse indéfiniment la nôtre ?

— Non ! Je n’en doute pas, mais peut-être avons-nous des puissances de développement qu’ils n’ont point. Nous sommes parvenus à quitter notre Planète. Parviendront-ils à quitter l’ambiance de Mars ? Nous avons deviné qu’ils vivaient et il semble qu’ils nous aient d’abord totalement ignorés.

— C’est que nous étions négligeables pour eux !

— Ils l’étaient tout autant pour nous ! Toutefois, j’admets leur supériorité, avec cette réserve qu’elle ne s’étend pas à toutes nos facultés ni à toutes nos possibilités.

— Et moi, déclara Jean, je crois qu’ils sont capables de nous devancer en tout.

— Je ne le nie pas ; j’en doute.

— On essaiera de s’informer, dit Antoine. Et d’abord, il serait très intéressant de savoir s’ils ont des organisations supérieures aux organisations humaines.

— Mais à coup sûr, affirma Violaine avec une