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LES NAVIGATEURS DE L’INFINI

menacés, en fait tous les peuples de la périphérie en contact avec l’ennemi et non encore pourvus d’appareils défensifs.

Nous savions déjà que le domaine occupé par les Tripèdes et leur Règne devait être à peu près égal à deux fois la superficie de l’Europe. Le reste, aussi vaste que l’Asie et l’Amérique réunies, leur échappait[1].

« Maints peuples sont déjà initiés au système de défense que vous avez créé pour nous, disait le Chef Implicite. Mais ils sont encore inexpérimentés. Il semble même que les Zoomorphes nains résistent de plus en plus aux radiations. S’ils s’adaptaient complètement, le danger serait aussi grave qu’avec les grands, car ils se reproduisent plus vite que ceux-ci.

— Oui, fit Antoine, c’est une loi sur la Terre et probablement une loi universelle. »

Le Chef Implicite parla spontanément de nos provisions. Prévoyant notre retour, il avait préparé de l’eau potable, de l’eau terrestre, selon les prescriptions laissées par Jean, et semé quelques graines et quelques semences d’un lichen comestible que nous avions apporté lors de notre premier voyage. Les graines n’avaient donné qu’un résultat négligeable, mais les lichens pullulaient singulièrement. Bonne nouvelle, car, guère substantiels, les lichens donneraient du moins un aliment purificateur, de quoi évi-

  1. Il ne faut pas perdre de vue que la surface actuelle de Mars ne comporte plus de mers, mais seulement des lacs ; à cause de cela, les terres occupables par les Tripèdes auraient pu être comparées, en tant qu’étendue, à nos terres continentales. Mais déjà les Zoomorphes en tenaient approximativement les quatre cinquièmes.