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— Pas du tout… Mais il faut du temps pour que le bras gauche guérisse complètement.

— Comme le monde est devenu affreux !

— Il l’a toujours été.

— Il faut venir me voir. Nous causerons… j’ai besoin de vous dire… des choses… Voulez-vous ?

— J’irai…

Moins encore pour goûter la présence, qui refoule tout ce dont il va souffrir bientôt, que par la peur de la voir se perdre dans le monde léger et effrayant des circonstances, ah ! qu’il voudrait ne pas la quitter ! Mais un théâtre est là, où Marie s’arrête :

— J’habite 6, rue Bailleul, dit-elle, au quatrième. Le matin, je suis toujours libre…

— Demain ? demanda-t-il avidement.