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indigent qu’ont fait tous les imaginatifs, dans la chambre de Mimi Pinson. Grâce à la lumière indécise, les traits de la jeune femme se vaporisaient ; il ne discernait plus la misère du teint… Furtif, il prit la main de Gabrielle. Elle fit le geste de la retirer, mais il la retint, disant à voix basse :

— Est-ce que je vous déplais ?

— Pas du tout ! répondit-elle avec son rire de gorge.

Alors, il avança le bras, il l’embrassa dans le cou, lentement et doucement, et mordilla la nuque d’un geste instinctif, puis, la prenant contre lui, il chercha la bouche. Elle la défendit une minute, tournant ou abaissant la tête, et soudain la livra, à demi entr’ouverte et d’une mollesse agréable…

— Il faut être sage ! reprit-elle encore.

Elle était enveloppée par un orage qui,