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sentiments ensemble bourrus et bienveillants.

— Tu ne manqueras de rien, me dit-elle, et tu iras au lycée, si tu aimes ça.

Le fiacre s’arrêta devant une maison petite, vieille et d’aspect confortable. Deux tilleuls centenaires, un hêtre et un orme croissaient dans un débris de jardin. Nous entrâmes dans une salle à manger claire et joyeuse, où l’on me servit une merveilleuse aile de poulet, des petits pois, du pâté de lièvre et de fines tartelettes. Quand on a passé plusieurs mois à languir de faim, un tel repas est un événement miraculeux.

La tante me regardait manger avec attendrissement, tandis qu’elle-même grignotait quelques bouchées…

— Voilà ! dit-elle… La jeunesse n’a