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bannissements. Il saisit son livre et se mit à y lire.

Comme une pluie d’automne, comme un firmament lourd et sans nuance, comme une lande stérile, les pages lui pleurèrent sur l’âme et la racornirent. Il laissa tout crouler, se courba, il resta dans une morosité végétative où les idées se tissaient lentes ainsi que des feuilles, moites de larmes intimes, tremblantes d’infinie angoisse. Peu à peu, une résignation de fakir, l’appel doux et noyé du Nirvâna, la vie vasculaire dominant la vie cérébrale, et les bras en croix, sur une chaise longue, il resta dans un abrutissement de calamité où il semblait que seuls le cœur, les artères, les poumons, conservassent la mémoire des souffrances idéennes.

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Le soir fut là, incomplet encore, sur la vitre. Une pulvérisation de ténèbres se