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l’orage, le cyclone, les cataclysmes dorment encore.

S’il se regardait sourire, son sourire était ralenti, plissant tardivement ses lèvres. Sa parole s’allongeait, outre que sa voix se transposait d’une octave plus bas que de coutume. Son pas, son geste suivaient la cadence, sa chambre semblait plus basse de plafond mais extrêmement large, avec des dépôts d’ombres très lourdes dans les encoignures.

Cependant, le travail continuait. Jamais il n’écrivit tant de pages quotidiennes, d’une plume plus égale, plus calme, plus mélancolique. Son œuvre exhalait la même essence sépulcrale que tous ses actes, avec une senteur de safran et de térébenthine émise par les remèdes. Toutefois, par intervalles, la grande vie lui revenait, le combat aigu et féroce, les chausse-trapes de la douleur où s’effaçaient soudain les phénomènes de transposition descendante pour gravir d’horribles altitudes. Dans le cri de ses entrailles, c’étaient des neiges terribles, des