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monies trépassantes devant les forces du lendemain. Frileux, chassant tout d’un tour de bras, il se réfugia vers la silhouette qui allait émerger ; ce fut comme l’arême des continents encore invisibles après la longue navigation et l’âpre odeur poissonneuse des atlantiques.

Quéreux remonta par sa mémoire, entrecoupé comme les méandres d’une onde parmi les arbustes aquatiques. Il se revit caché dans le giron des collines, dans l’haleine terrestre, aux syllabitions du trèfle et du plantain, dans les essences meurtries de la menthe et de l’absinthe, les résines térébenthineuses, les vagues alcools des vergers, l’opium des coquelicots, l’empyreume des foyers de pâtres, les pollens, dans l’essence des fenaisons, du sillon meurtri, du terreau écrasé par mottes, l’aristocratique âme des petites parfumeuses divinisant la mort fleurante des feuilles, l’exhalaison des étangs un peu lourds à gravir les tertres, parfois le nuage induisant toute la surface,