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brusque même, et coïncidait avec un relâchement sensible des liens solidaires ; partout on constatait un relèvement de l’énergie individuelle ; quelques groupes de l’Auvergne et de la Touraine manifestaient des symptômes de dissolution ; l’existence normale tendait à reprendre dans les grandes villes ; des trains circulaient par intermittence ; les principales lignes télégraphiques fonctionnaient plusieurs heures par jour ; on imprimait des journaux à Paris, à Lyon, à Marseille, à Bordeaux et à Lille. Mais les pertes dues au carnivorisme semblaient immenses. À Paris, le cinquième de la population avait été immolé ou avait péri à la suite des massacres ; on signalait des pertes aussi graves dans le Lyonnais, plus graves encore dans quelques grandes villes et dans quelques territoires étrangers. Le Temps estimait la perte moyenne à un dixième de la population européenne :

— Nous avons été prodigieusement favorisés ! dit Meyral.

— Grâce à notre régime et à notre victoire