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bres. Des plaintes épouvantables s’élevèrent ; la terreur ralentit l’élan des carnivores. Mais l’arrière-garde, moins surprise et qui comprenait mal, continuait à bondir. Dès qu’elle vint à portée, les grenades la sillonnèrent : elles emportaient des rangées d’hommes ; on vit des crânes rouler sur le sol comme des boulets ; et les coupetées de la cloche, les rais aveuglants des fanaux rendaient la scène plus sinistre :

— À l’assaut ! À l’assaut ! répétaient des voix démentes.

Les futaies crépitèrent ; une fusillade sortit des pénombres sylvestres, tandis que la grande voix de Franières retentissait comme un mugissement de taureau.

Et ce fut la panique. Une clameur surhumaine, des rauquements d’épouvante, de longues plaintes poussées par les femmes, les enfants et les animaux laissés à l’arrière – et les carnivores s’éparpillèrent dans le pays des arbres.

— Faut-il poursuivre ? demanda Meyral.