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surprise, et une bravoure insolite, une bravoure de groupe, vertigineuse, les précipitait tous ensemble à l’assaut des ennemis. Leurs pertes, loin de les intimider, les rendaient enragés : tous, même les femmes et les enfants, continuaient leur course hasardeuse, dans l’espérance d’atteindre et de massacrer les assassins. Ceux-ci reculaient à mesure, se retranchaient et continuaient leurs salves. Ils abattirent ainsi les trois quarts des assiégés. Alors, à l’exaltation succéda, chez les survivants, une fièvre épouvantée : ils fuyaient pêle-mêle, au hasard, en reprenant plusieurs fois les mêmes circuits ; les assaillants les exterminèrent comme des biches dans une clairière.

— N’avaient-ils donc pas d’animaux avec eux ? demanda Langre.

— Ils en avaient ! répondit le plus âgé des fugitifs, qui se nommait Pierre Roussard. Nous les avons vus, mais on les maintenait à distance.

— Tactique nécessaire, remarqua Meyral.