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voit pas que personne ait encore souffert de l’alimentation végétale.

— J’en souffre, moi ! déclara Langre.

— Non dans votre santé, ni dans votre humeur.

— Je l’accorde. Jusqu’à présent, cela ne dépasse guère l’agacement que cause la privation d’une habitude. Toutefois, loin de s’atténuer, cet agacement semble s’accentuer. Nous contracterons tôt ou tard le mal — et c’est là aussi où il faudrait pouvoir se défendre.

— Comment ? demanda fiévreusement Sabine, qui avait attiré ses enfants auprès d’elle. Puisqu’il n’y a plus de viande !

— La viande n’est peut-être pas indispensable ! murmura Meyral.

Tous tournèrent vers lui des visages étonnés :

— J’ai une idée ! dit-il. Permettez-moi de la garder secrète pendant quelques jours.