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ment humaine. Il continuait à tenir pour assuré que ses compagnons vivaient, mais il semblait plus improbable de minute en minute qu’il pût les ranimer. Et comme le désespoir prend une forme adéquate aux circonstances, ce qui le désolait maintenant, c’était de se dire que la vie allait partout renaître, la divine lumière reprendre l’œuvre créatrice, et que son vieux maître ni Sabine n’assisteraient à la résurrection.

La chaleur seule les sauverait, croyait-il, mais la nuit se passerait sans doute avant qu’il obtînt du feu. À plusieurs reprises, il essaya, par des changements de position ou par des massages, d’obtenir quelque effet sur les enfants, dont la vitalité lui inspirait plus de confiance que celle des adultes.

L’heure avançait vite, malgré tant d’inquiétudes. Le soleil descendait déjà sur les masses feuillues du Luxembourg et son orbe grandissait de minute en minute. Avant une demi-heure il disparaîtrait, et moins d’une heure plus tard, ce serait la nuit complète :