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EntOr te voyant je puis dire là bas,
Qu’en tout ce monde un pareil tu n’as pas,
Estant cent fois plus grand que ton Empire.

Avise doncq’ combien doit s’esmouvoir
De tes vertus le ciel qui te peut voir,
Quand mesme l’eau sous la terre t’admire.

(Ibid., 1565).


ODE AU ROY


Come un lis à la rose blanche,
Come une rose sur la branche,
Fleurissent, l’honneur du jardin,
Et croissent, quand une pucelle.
De sa main délicate et belle,
Les arrouse soir et matin :

De Ainsi croist la belle jeunesse
De nostre grand Roy, qui sans cesse
Porte du fruict avant ses mois,
Bien arrousé de la doctrine
Et des conseils de Caterine,
Pour se faire l’honeur des Rois.

De Non seulement son age tendre
S’efforce pour homme le rendre,
Mais à l’envy croissent encor
De sa jeunesse florissante
L’honneur et les vertus, qu’on chante
Avoir poli le siecle d’or.

De O siecle aux courses empennées,
Haste de ce Roy les années,
Changeant son printams en esté,
Afin qu’en pareille puissance
Fleurissent la Muse et la lance,
Colonnes de sa Majesté.