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XXII

Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse,
Ja la gaye Alouette au ciel a fredonné,
Et ja le Rossignol doucement jargonné
Dessus l’espine assis, sa complainte amoureuse.
Sus debout allon voir l’herbelette perleuse,
Et vostre beau rosier de boutons couronné,
Et vos œillets mignons, ausquels aviez donné
Hier au soir de l’eau d’une main si songneuse.
Harsoir en vous couchant vous jurastes voz yeux
D’estre plus-tost que moy ce matin esveillée :
Mais le dormir de l’Aube aux filles gracieux
Vous tient d’un doux sommeil la paupiere sillée.
Je vais baiser voz yeux et vostre beau tetin
Cent fois pour vous apprendre à vous lever matin.


BELLEAU Marie, levez-vous.) Ce ne sont que mignardises.


XXIII

Je ne suis variable, et si ne veux apprendre
(Desja grison) à l’estre, aussi ce n’est qu’esmoy :
Je ne dy pas si Jane estoit prise de moy,
Que tost je n’oubliasse et Marie et Cassandre.
Je ne suis pas celuy qui veux Pâris reprendra
D’avoir manqué si tost à Pegasis de foy :