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Non ego tum potero solatia ferre roganti Cum mihi nulla mei sit medicina malî. Sed pariter miseri socio cogemur amore Alter in alterius mutua flere sinu. [Le Voyage de Tours est, en 1560, précédé de douze vers supprimés depuis.]


AU SEIGNEVR L’HVILLIER

L’Huillier (à qui Phcebus comme au seul de nostre
A donné ses beaus vers et son Lut en partage : [age,
En ta faueur icy je chante les amours
Que Perrot et Thoinet souspirerent à Tours,
L’un espris de Francine, et l’autre de Marie.
Ce Thoinet est Baif, qui doctement manie
Les mestiers d’Apollon, ce Perrot est Ronsard
Que la Muse n’a fait le dernier en son art)
Si ce grand duc de Guyse, honneur de nostre France,
N’amuse poinct ta plume en chose d’importance,
Prestes moi ton aureille, et t’en viens lire icy
L’amour de ces pasteurs, et leur voyage aussi.


[Le Voyage de Tours est suivi, de 1560 à 1572, du sonnet]


L’an se rajeunissoit en sa verde jouvence,
Quand je m’épris de vous, ma Sinope cruelle :
Seize ans estoyent la fleur de vostre âge nouvelle,
Et vostre teint sentoit encore son enfance.
Vous aviez d’une infante encor la contenance,
La parolle, et les pas, vostre bouche estoit belle,