Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 2.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée

Car toute fille, encor’ qu’elle ait envie
Du jeu d’aimer, desire estre ravie.
Tesmoin en est Helene, qui suivit
D’un franc vouloir celuy qui la ravit.
Je veux user d’une douce main forte.
Ha vous tombez : vous faites ja la morte.
Sus, endurez ce doux je ne sçay quoy :
Sans vous baiser vous moqueriez de moy
En vostre lit quand vous seriez seulette.
Or sus, c’est fait, ma gentille doucette :
Recommençon à fin que noz beaux ans
Soient reschaufez de combas si plaisans.


BELLEAU Or’ que l’hyver.) Ceste folastrerie est assez aisée de soy.


LA QUENOILLE

Quenoille, de Pallas la compagne et l’amie,
Cher present que je porte à ma chere Marie,
Afin de soulager l’ennuy qu’elle a de moy,
Disant quelque chanson en filant de sur toy,
Faisant pirouëter, à son huis amusée
Tout le jour, son rouët et sa grosse fusée.
Quenoille, je te meine où je suis arresté :
Je voudrais racheter par toy ma liberté.
Tu ne viendras és mains d’une mignonne oisive,
Qui ne fait qu’attifer sa perruque lascive,
Et qui perd tout son temps à mirer et farder
Sa face, à celle fin qu’on l’aille regarder :