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Seuls mes souspirs, seul mon triste visage
Parlent pour moy, et telle passion
De mon amour donne assez tesmoignage.


MURET [lire BELLEAU] Quand je te voy.) Ce Sonet se commente de soy-mesme


CCXXIII

De veine en veine, et d’artère en arter
De nerfz en nerfz le salut me passa,
Que l’autre jour ma dame prononça,
Me promenant tout triste et solitaire.
Il fut si doux, que je ne puis m’en taire,
Tant en passant d’aiguillons me laissa,
Et tellement de son trait me blessa,
Que de mon cœur il ne fist qu’un ulcère.
Les yeux, la voix, le gracieux maintien
A mesme fois s’accordèrent si bien,
Que du plaisir mon ame fut si gloute,
Afriandée au goust d’un nouveau bien,
Qu’en desdaignant son terrestre lien,
De me laisser fut mille fois en doute.


MURET [lire BELLEAU] De veine en veine.) La fin de ce Sonet est de Pétrarque.


CCXXIIII

Que dites vous, que faites vous mignonne ?
Que songez vous ? pensez vous point en moy ?