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Qui ne se passe, et jamais ne repose.
Que pleust à Dieu que mon amour éclose,
Comme une fleur, ne m’eust duré qu’un jour.


MURET [ ? BELLEAU] Pren ceste rose.) Ce Sonet n’a besoin de commentaire.


XCVII

D’un mesme dueil pleurer vous devriez bien,
Tertres bessons, pour la fascheuse absence
De ce bel œil, qui fut par sa présence
Vostre Soleil, ainçois qui fut le mien.
Las ! de quels maux, Amour, et de combien
Une beauté ma peine recompense !
Quand plein de honte à toute heure je pense,
Qu’en un moment j’ay perdu tout mon bien.
Or adieu donc beauté qui me desdaigne.
Un bois, un roc, un fleuve, une montaigne
Vous pourront bien eslongner de mes yeux :
Mais non du cœur, que prompt il ne vous suive,
Et que dans vous plus que dans moy ne vive,
Comme en la part qu’il aime beaucoup mieux.


MURET D’un mesme dueil. ) Il se plaint pour le département de sa dame, asseurant toutefois, quelque part qu’elle soit, que son cœur sera tousjours avec elle.