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Parmi les scènes impressionnantes du livre, citons la peinture des druidresses inspirées qui inventent le culte des ancêtres dans le délire de l’extase, sous les chênes de l’antique Celtide. Rappelons aussi, dans le chapitre d’Hermès, le récit de l’initiation égyptienne où le myste traverse les frissons de la mort léthargique et l’ivresse de la résurrection dans la lumière astrale. Notons l’orgie des Bacchantes et la fête dyonisiaque dans la vallée de Tempe, au chapitre d’Orphée ; la jeunesse de Pythagore et la description de son école à Crotone ; enfin cette « Genèse du Messie », cette préparation de Jésus à sa mission chez les Esséniens, où la vision mystique de la croix le consacre à son œuvre de Sauveur.

On ne peut prétendre que ces scènes soient historiquement documentées, mais elles s’impriment dans l’âme par une émotion mystérieuse et profonde qui a la vibration pénétrante de la vérité.

« L’Âme est la Clef de l’Univers », — cette épigraphe des Initiés pourrait servir aux Sanctuaires d’Orient qui n’en sont que la poétique paraphrase.

Là encore, le philosophe combat pour la science, au nom du principe que loin de contrecarrer l’idée religieuse, elle l’éclaire de son jour véritable et en renforce les conclusions. Cela ne nous semble plus paradoxal quand nous réfléchissons que pour juger ces choses, Édouard Schuré remonte à l’origine même des prophéties, à ces âges bibliques, à la fois puérils et tragiques, où l’âme de l’homme,