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Sphynx des Pharaons, de l’autre à l’étable de Bethléem, qui offrait une trame absolument homogène et reflétait ces deux croyances immuables au cœur de l’homme : l’âme distincte du corps, l’immortalité de cette âme après la ruine de ce corps et de son évolution ascendante dans l’univers par le principe de la réincarnation.

Voilà toute la métaphysique de Schuré. Il en complète l’essence par une seconde pensée maîtresse qui est la fusion de la Science et de la Religion. Pensée issue d’ailleurs des grands théosophes et que ratifie l’histoire. « Deux choses, nous dit-il, sont nécessaires à la poursuite du grand œuvre : d’une part, l’ouverture progressive de la science expérimentale et de la philosophie intuitive aux faits de l’ordre psychique, aux principes intellectuels et aux vérités spirituelles ; de l’autre, l’élargissement du dogme chrétien dans le sens de la tradition et de la science ésotérique, par suite, une réorganisation de l’Église selon une initiation graduée et cela par un mouvement libre de toutes les églises chrétiennes qui sont toutes également et au même titre les filles du Christ. Il faut que la science devienne religieuse et que la religion devienne scientifique. »

On voit toutes les conséquences que peut engendrer une telle synthèse. Les autorités ecclésiastiques ne s’y sont point trompé, et il y eut notamment dans le journal Le Monde[1] un violent article de M. Marius Sépet qui, prenant en

  1. Numéro du 6 janvier 1890.