Page:Rollinat - Paysages et paysans.djvu/247

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et puis, voulez-vous que j’vous dise ?
J’s’rais pas infirm’, ça s’rait l’mêm’ jeu ;
Je m’plais trop dans c’qu’a fait l’bon Dieu,
Y flâner, c’est ma gourmandise ! »

Âme inculte, mais nuancée,
Cœur de soleil et de brouillard,
Errant poète du regard,
De l’oreille et de la pensée,

Il les comprenait suivant l’heure
Les paysages qu’il vivait,
Et, dans la nature, il savait
Ce qui parle, rit, chante ou pleure.

Au fond de leurs gorges désertes
Il aimait ses ruisseaux obscurs
Qui glougloutaient, pierreux et purs,
Sous des arceaux de branches vertes.

Leur mystère était son royaume
Par lui si tendrement hanté
Qu’il avait l’air en vérité
D’en être l’âme et le fantôme.