Page:Rollinat - Les Névroses (Fasquelle 1917).djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Je vais par son corridor froid,
À son palier je me transporte,
Et soudain, comme avec un doigt,
Je fais toc toc toc à sa porte.

Sur sa table, ainsi qu’un hibou,
Se perche une tête coupée
Ayant le sourire du fou
Et le regard de la poupée ;

Il voit venir à pas rampants
Une dame au teint mortuaire,
Dont les cheveux sont des serpents
Et dont la robe est un suaire.

Puis j’éteins sa lampe, et j’assieds
Au bord de son lit qui se creuse
Une forme cadavéreuse
Qui lui chatouille les deux pieds.

Dans le marais plein de rancune
Qui poisse et traverse ses bas,
Il s’entend appeler très bas
Par plusieurs voix qui n’en font qu’une.

Il trouve un mort en faction
Qui tourne sa prunelle mate
Et meut sa putréfaction
Avec un ressort d’automate.