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Elle saute sans nul effort
Les ruisselets et les ornières ;
Et son coup de cuisse est si fort
Qu’elle semble avoir un ressort.
Puis, quand elle a pris son essor
Autour des trous et des marnières,
Elle saute sans nul effort
Les ruisselets et les ornières.

La toute petite grenouille
La regarde et croit voir sa sœur,
Au bord du pacage qui grouille
De fougères couleur de rouille.
Dans sa rigole où l’eau gargouille,
Sur son brin de jonc caresseur,
La toute petite grenouille
La regarde et croit voir sa sœur.

Elle habite loin des marais,
Sous la feuillée, au pied du chêne ;
Dans les clairières des forêts,
Sur le chaume et dans les guérets.
Aux champs, elle frétille auprès
Du vieil âne tirant sa chaîne ;
Elle habite loin des marais,
Sous la feuillée auprès du chêne.