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Parfois quelque tison faisant son bruit d’atomes,
D’un rougeoiment furtif éclaire ces fantômes…
Soudain, l’ancien rôdeur des greniers et des toits,
Sybarite profond, désabusé matois
De tous les vains gibiers du vague et du peut-être,
S’exprime de la sorte, en parlant à son maître :

« Ainsi donc, nous avons dûment enseveli
La curiosité comme la turbulence,
Pour goûter côte à côte, au pays du silence,
L’indifférence inerte et le flânant oubli.

« Ayant le gîte sûr et le vivre établi,
Au gré du temps berceur de notre nonchalance,
Nous attendons la mort, si pleins de somnolence,
Que nous dormons déjà le repos accompli. »

Ces paroles du chat mordent le solitaire,
Et voici qu’il frémit ce blasé volontaire
Qui se croyait si bien déraciné de tout ;