Page:Rollinat - L’Abîme, 1886.djvu/200

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Sortis à flots muets des bois du lit, des plâtres,
Les parasites sont venus ;
Ils plaquent leurs mouvants et sinueux emplâtres
Sur le cuir chaud des membres nus.

Exsangue est le butin, mais dru le troupeau louche
Qui machine sa succion,
Attentif à glisser sur ses jambes de mouche
Et serrant sa précaution.

Quand il a déposé des germes et des lentes
Au plus creux des coins incisés,
Il se remet hâtif à des attaques lentes,
À des labeurs temporisés.

Pieds, jambes et genoux, les cuisses et les aines
Il a bu, tari tout cela ;
Il attarde sa ruse aux piqûres obscènes.
Ah ! si même il s’arrêtait là !