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Quand j’aurai mis mon ver tortu
Dans cette vierge au cœur de marbre,
Comme le fruit tombe de l’arbre,
Ainsi tombera sa vertu.

Moi, je te demande en partage
De commencer à la pourrir ;
Toi, jusqu’à son jour de mourir,
Tu la pourriras davantage… »

Ma foi ! fourbu, découragé,
Ployant sous ma déconfiture,
J’ai laissé faire la Nature
Et c’est Elle qui m’a vengé !

Cela laisse la fille anxieuse, et pour cause,
Car elle ose se dire : « Enfin ! qui sait ! pourtant !
Au fond, la Nature et Satan
C’est peut-être la même chose ! »