50 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.
délicates de la tristesse ou de la passion. C'est 1' « Humor » grave, allègre, « universale » (?), triste, licencieux, dolent, plai- sant, gentil, affectueux , perfide, sincère, vif, mélancolique, bi- zarre, etc. Des danses finissent la soirée. — Vecchi dit lui-même, dans sa préface, qu'il a pris ce sujet pour avoir une occasion de s'essayer dans tous les genres de la musique (1). Ne faut-il pas voir dans cette recherche une excellente préparation au drame musical, un travail consciencieux pour se faire la main à l'ex- pression des passions et pour en observer le mécanisme? C'est ainsi que les grands peintres étudient sur eux-mêmes et sur ceux qui les entourent, les jeux des muscles, les déformations des traits, les variations du visage, suivant les sentiments qui les mettent en mouvement. Tout art a besoin de connaître précisé- ment les ressources de sa langue , pour les employer, le moment venu, avec justesse et promptitude. Vecchi, l'un des premiers, a rendu ce service à la musique, et il n'est pas douteux qu'il a épar- gné aux autres bien du temps et des peines.
Les Veilles de Sienne sont un des derniers ouvrages de Vecchi ; il travaillait ainsi constamment au perfectionnement de son art, et sans doute il projetait de donner un pendant à son Amfipar- naso } quand il mourut en 1605.
��Tel qu'il nous reste , VAmfiparnaso , s'il ne représente pas le terme des recherches d'Orazio Vecchi , est du moins de la matu- rité de son talent (44 ans), et il en donne une idée assez complète et très avantageuse (2).
On ne sait quelle idée bizarre fit éclore du cerveau de Vecchi ce nom « superlicocantieux. » Giambatista dall' Olio , dans une lettre du 19 mars 1790 à Bernardo Barbieri, sur VAm/iparnaso (3), propose les deux étymologies suivantes :
(1) «... per haver tuttavia occasione di variare et ischerzare in tutti igeneri délia musica. » (Déd. au roi Christian.)
(2) L'Amfiparnaso , comedia harmonica d'Horatio Vecchi da Modona, novamente posto in luce, con privilegio, in Venetia, appresso A. Gardano, 1597.
Les parties complètes sont au Liceo musicale de Bologne, au British Muséum, à la Kais. Bibl. de Berlin, à la Christ Church d'Oxford, à la Marciana de Venise. Dédie, à Alexandre d'Esté. Venise, 20 v., 1597. Autre édition de 1610, Gardane, encore plus rare.
(3) Novelle letterarie di Firenze , 1790. Giambatista dall' Olio de Modène était élève du père Martini.
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