CHAPITRE II.
LE MADRIGAL DRAMATIQUE. ORAZIO VECCHI DE MODÈNE.
��Renaissance en musique du sentiment personnel. Josquin des Prez et Cypriano di Rore. — L'expression dramatique chez Palestrina et les musi- ciens religieux de l'école romaine. — La recherche descriptive et pittores- que chez les madrigalistes.
Le madrigal au seizième siècle. Malgré la réaction des artistes florentins contre le style polyphonique, il triomphe en Italie jusqu'à l'apparition de Monteverde. — Efforts des musiciens du Nord de l'Italie pour faire pé- nétrer la vie et l'accent dramatique dans la symphonie chorale. Scènes pittoresques de G. Croce et d'Alessandro Striggio.
Orazio Vecchi de Modène et le drame madrigalesque. Originalité du genre et génie de l'artiste. De l'expression dramatique chez Vecchi. Des condi- tions de la représentation. Les Veilles de Sienne et VAmfiparnaso. Inté- rêt littéraire et musical de ces œuvres. — L'école de Vecchi. Adriano Banchieri de Bologne. Le madrigal dramatique se perd dans la bouffon- nerie et la virtuosité.
��S'il est aisé de montrer les commencements du drame musical en Italie, il est moins facile de saisir l'instant précis où le senti- ment dramatique s'introduit en musique. On est tenté de croire qu'il exista toujours; c'est une question de mots; l'expression lyrique et l'expression dramatique se touchent de très près; un sentiment profond, un mouvement impétueux, sont un drame intérieur, et d'instinct, le premier pas est fait vers l'art nouveau. Qui croirait cependant que ce pas fût si difficile à faire, et que la personnalité eût tant de peine, en musique, à s'ouvrir une place! Il semble qu'on s'applique pendant des siècles, à faire de la musique, une architecture vide de sens, où des motifs étran- gers (chants populaires, paroles latines sacrées, mélodies prises au hasard) se superposent et se combinent d'une façon purement intellectuelle , perdant par leur fusion factice le peu de saveur agreste des mélodies primitives, et propres seulement à intéresser le pédantisme des hommes du métier.
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