Page:Rolland Les origines du théâtre lyrique moderne.djvu/274

Cette page n’a pas encore été corrigée

260 LES ORIGINES DU THEATRE LYRIQUE MODERNE.

« Si vous voulez bien chanter ma musique, allez entendre la Ghampmeslé ». Tel est le principe de l'esthétique de Lully. La Ca- merata de Bardi ne s'exprimait pas autrement. La déclamation lyrique, d'un côté comme de l'autre, n'est pas seulement un moyen pour l'action ; c'est véritablement un idéal, un plaisir parfait en lui-même. Mais, par suite des différences d'époque et de milieu, l'opéra de Lully se distingue par plusieurs caractères du drame lyrique de Florence (1). Celui-ci s'appliquait à retrouver

��1675. Le Carnaval, mascarade pastiche en 10 entrées (Molière, Benserade, Quinault).

10 janvier 1676. Atys, trag. lyr., 5 a. et prol. (Quinault).

5 janvier 1677. Isis, trag. lyr., 5 a. et prol (Quinault).

19 avril 1678. Psyché, trag. lyr., 5 a. et prol. (Thomas Corneille).

31 janvier 1679. Bellérophon, trag. lyr., 5 a. et prol. (Thomas Corneille et Fontenelle).

3 février 1680. Proserpine, trag. lyr., 5 a. et prol. (Quinault).

21 janvier 1681. Le Triomphe de l'Amour, ballet royal en 20 entrées (Quinault et Benserade).

17 avril 1682. Persée, trag. lyr., 5 a. et prol. (Quinault).

6 janvier 1683. Phaéton, trag. lyr., 5 a. et prol. (Quinault).

18 janvier 1684. Amadis, trag. lyr., 5 a. et prol. (Quinault). 18 janvier 1685. Roland, trag. lyr., 5 a. et prol. (Quinault). 1685. L'Idylle sur la Paix, pastorale en 1 a. (Jean Racine). 1685 L'Eglogue de Versailles, divertiss. en 1 a. (Quinault).

Octobre 1685. Le Temple de la Paix, opéra-ballet, 6 entrées et prol. (Quinault).

15 février 1686. Armide, trag., 5 a. et prol. (Quinault).

6 septembre 1686. Acis et Galathée, pastorale héroïque, 3 a. et prol. (Campistron).

11 faut y ajouter le premier acte d'Achille et Polyxène (Campistron), ter- miné par Colasse, et joué le 7 novembre 1687, et des airs de ballet, intro- duits par Colasse dans un opéra-ballet joué le 18 octobre 1695 : Les Saisons.

Lully écrivit de plus, de nombreuses compositions religieuses, parmi lesquelles le motet « Plaude , Laetare , Gallia , » pour la naissance du Dau- phin (1661); le Miserere pour les obsèques de Séguier (1672), dont parle M me de Sévigné; un Te Deum pour la convalescence de Louis XIV, sa der- nière œuvre (8 janvier 1687); un De Profundis, un Denedictus, un Dies irae, etc.

(1) Cette importation florentine n'eût d'ailleurs pas été possible sans une certaine parenté de nature, qui a toujours rapproché Paris de Florence, plus que de toute autre ville d'Italie. Les lys de France fleurissent sur l'écusson des palais de l'Arno; ce peut être un symbole. Les rois et les artistes fran- çais ont toujours subi l'attraction de cet esprit aux contours nets, un peu anguleux, subtil et réaliste à la fois, épris des lignes précises et des clairs sentiments, de cette intelligence fine et railleuse, de cet art à tournure lit- téraire. Les Florentins, de leur côté, ont toujours appelé les Français, quand ils ne sont pas venus d'eux-mêmes les chercher en France, comme tant de leurs artistes, de Léonard à Lully.

�� �