Page:Rolland Les origines du théâtre lyrique moderne.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

178 LES ORIGINES DU THÉÂTRE LYRIQUE MODERNE.

alla spagnuola formati da otto persone scese per aria nel palco sopra otto basilischi e draghi (1), » « voli non soli d'uomini , ma di cavalli vivi » , etc.

La séduction et la facilité pleines de mauvais goût et d'éclat des Vénitiens, absorbe la faveur des grands et corrompt le goût de Naples. Ses premiers compositeurs connus se mettent sous le patronage de Venise. Girilli (2) enrichit de nouvelle musique YOrontea de Gesti, en 1654. Tout entière à la séduction étran- gère , Naples ne pense pas qu'elle a chez elle de quoi rivaliser avec les plus grands , et ne se doutera de sa force que lorsque Scarlatti l'aura mêlée à la faiblesse raffinée de l'époque.

La date habituellement donnée pour le premier livret d'origine napolitaine, est celle de YAlessandro Bala, poésie de Perrucci (1678), dont j'ai découvert la partition au Mont-Cassin. Mais il faut reporter cette date à la Slellidaura du même Perrucci , musique de Provenzale (1670), que j'ai retrouvée à la Biblio- thèque Sainte-Cécile, de Rome. Et dès 1658, Provenzale débu- tait avec son Teseo. Nous reparlerons un peu plus loin des œuvres, et du musicien, l'un des plus grands de l'Italie du dix-septième siècle.

Andréa Perrucci (3), le premier librettiste napolitain, est dans l'histoire littéraire de Naples une sorte de créateur. Ses livrets ampoulés et étranges réveillent la vie nationale. A peine a-t-il commencé d'écrire ses pauvres mélodrames, que les artistes pa- raissent autour de lui, et que la musique dramatique naît à Naples. A côté de Perrucci, Francesco-Maria Paglia et Silvio Stampi-

��(1) Cronista Innocenzo Fuidoro : Successi storici raccolti dal Governo del Conte d'Ognatte (avril 1648 — 20 novembre 1653).

(2) Girilli, Il ratto d'Elena , 1655 (livret Paolella). Alfiero di Napoli, La Fedeltà trionfante, 1655 (poés. Sorrentino), etc. — Dès que la comédie mu- sicale paraît à Naples , le clergé l'adopte pour son compte , selon son ha- bitude.

1656. Il fido campione overo il B. Gaetano, de Giov. Francesco del Gesù, napoletano, detto Apa, prêtre de chierici regolari.

(3) Andréa Perrucci, né à Palerme le 1" juin 1651, mort le 6 mai 1704, docteur es lois canoniques et civiles, secrétaire de l'Académie des Rozzi de Naples, de l'Académie des Raccesi de Palerme; membre de l'Académie des Pellegrini de Rome ; censore pronotariale des Spensierati di Rossani. Elu poète du théâtre des Armonici di S. Bartolomeo à Naples. Il écrivit un poème épique napolitain, VAgnano Zeffonnato, 1678; des mélodrames, ora- torios, récitatifs et canzonettes. — Scherillo fait l'analyse de son Epami- nonda de 1684, musique de Severo da Luca (Voir Giacinto Gimma : Elogi accademici, 1703. — Mongitore : Biblioteca sicula, Palerme , 1707).

�� �