1.60 LES ORIGINES DU THEATRE LYRIQUE MODERNE.
lises (!) s'essayent sur le terrain de la Comédie, mais d'une allure pesante, et le musicien est malgré lui attiré vers les scè- nes dramatiques. Les pages les mieux traitées sont certainement celles de la douleur de Diane (2).
Les premiers essais intéressants pour peindre la vie moderne, et lui trouver une expression musicale, sont encore faits chez les Barberini, et l'on peut croire, sous leur inspiration. Leur com- positeur, Marazzoli , est le premier qui traite des sujets de co- médie contemporaine, et le poète n'est autre que le jeune confi- dent du cardinal Barberini, le futur pape Clément IX.
Leur début en ce genre mérite de nous arrêter ; car il fut écla- tant. Grâce à l'introduction du mélodrame religieux dans les coaivents, le théâtre Barberini, ne s'astreignant plus aux sujets d'édification , aborda pour la première fois les sujets profanes en 1637 avec une pièce perdue, il Falcone-, puis, au carnaval de 1639, avec Chi sofre, speri (3), comédie de Ms r Ruspigliosi, mise en musique par Vergilio Mazzocchi (4) et Marco Marazzoli (5). Le succès fut grand auprès des invités du cardinal Francesco. Nous en avons deux relations, l'une du poète Miiton , qui assistait à la représentation (6); l'autre, de Maximilien Montecuccoli au duc de Modène (7). Trois mille cinq cents personnes étaient présentes
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(1) Diane au bain, avec deux nymphes. Acte IV, scène 2, p. 25.
(2) Acte V, scène 2, p. 37-40. Diane. Choro a 6.
(3) Le manuscrit qui est resté inconnu jusqu'à présent, est à la Bibliothè- que Barberini, où nous avons pu le consulter. En voici le titre : Comedia Chi Sofre, Speri, poesia dell' Illustrissimo Mon Ruspigliosi, posta in musica dalli Signori Vergilio Mazzocchi e Marco Marazzoli (Codice Cartaceo in-fol. di carte 325. XL VIII, 154. — Sans noms de personnages, ni d'acteurs, ni date de la représentation).
(4) Voir, sur Vergilio Mazzocchi (1593-1646), p. 132.
(5) Voir, sur Marco Marazzoli, p. 138.
(6) John Miiton en parle , dans une lettre du 30 mars 1639 (Florence), à Luca Holstenio (The John Miiton historical, political , and miscellaneous. Londres, 1653). Il vante l'extrême courtoisie et les honneurs avec lesquels l'a traité le cardinal Francesco : « cum ille àxpda^a illud musicum magni- ficentiâ vere Romand publiée exhiberet. »
(7) Dépêche de Massimiliano Montecuccoli, résident de la maison d'Esté à Rome, au duc de Modène, 2 mars 1639 (Archiv. di Modena, Cancellaria Ducale).
« Essa commedia per l'ampiezza di un salone a terreno in cui fu rappre- sentata, per la vaghezza délia scena..., etc., per la novità et artificio délie prospettive, le quali furono due, cioô una fiera dove intervennero fino un
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