œuvres ! Soyez libres ! Chacun de vous est l’Homme, — non pas la chair gâtée qui pue dans les tombeaux, mais le feu crépitant de vie qui lave la pourriture, qui dévore les cadavres des siècles gisants, et toujours feu nouveau, jeune feu, ceint la terre de ses bras brûlants. Soyez libres ! Ô vainqueurs de la Bastille, vous n’avez pas encore conquis celle qui est en vous, la fausse Fatalité, qu’ont bâtie, pour vous emprisonner, tous ceux depuis des siècles qui, esclaves ou tyrans, (ils sont de la même chiourme), ont peur que vous preniez conscience de votre liberté. L’ombre massive du passé — religions, races, patries, science matérialiste — couvre votre soleil. Marchez à sa rencontre ! La Liberté est là, derrière ces remparts et ces tours de préjugés, de lois mortes, de mensonges sacrés, que gardent les intérêts de quelques augures, l’opinion des masses enrégimentées, et vos doutes en vous. Osez vouloir ! Et soudain, derrière les murs du faux Destin écroulés, vous reverrez le soleil et l’horizon illimité.
Au lieu d’être sensible à la flamme révolutionnaire de cet appel, le Comité du journal ne s’attacha qu’aux trois ou quatre lignes où Clerambault semblait mettre dans le même sac les violences de toute mouture, celles de gauche, comme de droite. A quel titre ce poète venait-il, dans un journal du Parti, donner des leçons aux socialistes ? Au nom de quelle doctrine ? Était-il seulement socialiste ? Qu’on renvoie à la bourgeoisie ce bourgeois tolstoyen et anarchiste, avec ses exercices de style ! — Vainement, quelques esprits plus larges