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Clerambault se décida à revoir encore Perrotin. Malgré le sentiment de pitié attristée que lui avait laissé sa dernière entrevue, il comprenait mieux maintenant son attitude ironique et prudente à l’égard du monde. S’il n’avait plus beaucoup d’estime pour le caractère de Perrotin, il gardait entière son admiration pour la haute raison du vieux savant ; il continuait d’y voir un guide qui l’aiderait à faire en lui la lumière.

On ne peut dire que Perrotin se montra enchanté de revoir Clerambault. Il était trop fin pour n’avoir pas gardé un souvenir désagréable de la petite lâcheté qu’il lui avait fallu, l’autre jour, non seulement commettre, (ce n’eût été rien ! il y était habitué…) mais reconnaître tacitement, sous le regard d’un témoin incorruptible. Il prévoyait une discussion ; et il avait horreur des discussions avec des gens convaincus. (Il n’y a plus de plaisir ! Ils prennent tout au sérieux !…) — Mais il était très poli, faible, assez bon d’ailleurs, incapable de se refuser, quand on le prenait d’assaut. Il tenta d’esquiver d’abord les questions sérieuses ; puis,