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la fraternité. Je crois que pour progresser dans l’amour, nous n’avons qu’un moyen : les prières. Non la prière publique dans les temples, que le Christ a formellement réprouvée (Matth., vi, 5-13). Mais la prière dont lui-même nous a donné l’exemple, la prière solitaire qui raffermit en nous la conscience du sens de notre vie et le sentiment que nous dépendons seulement de la volonté de Dieu… Je crois à la vie éternelle, je crois que l’homme est récompensé selon ses actes, ici et partout, maintenant et toujours. Je crois tout cela si fermement qu’à mon âge, sur le bord de la tombe, je dois souvent faire un effort pour ne pas appeler de mes vœux la mort de mon corps, c’est-à-dire ma naissance à une vie nouvelle[1].

  1. Je cite la traduction parue dans le Temps du 1er mai 1901.