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d’agonie, le 17 février 1827, après trois opérations, attendant la quatrième[1], il écrit avec sérénité : « Je prends patience et je pense : Tout mal amène avec lui quelque bien. »

Le bien fut la délivrance, « la fin de la comédie », comme il dit en mourant, — disons : de la tragédie de sa vie.

Il mourut pendant un orage, — une tempête de neige, — dans un éclat de tonnerre. Une main étrangère lui ferma les yeux[2] (26 mars 1827).

* * *

Cher Beethoven ! Assez d’autres ont loué sa grandeur artistique. Mais il est bien davan-

  1. Les opérations eurent lieu le 20 décembre, le 8 janvier, le 2 février, et le 27 février. — Le pauvre homme, sur son lit de mort, était rongé par les punaises. (Lettre de Gerhard von Breuning.)
  2. Le jeune musicien Anselm Iltittenbrenner.
    « Dieu soit loué ! » écrit Breuning. « Remercions-le d’avoir mis fin à ce long et douloureux martyre. »
    Tous les manuscrits, livres et meubles de Beethoven furent vendus aux enchères pour 1 575 florins, Le catalogue comprenait 252 numéros de manuscrits et de livres musicaux, qui ne dépassèrent pas la somme de 982 florins 37 kreutzer. Les Cahiers de conversation et les Tagebücher furent vendus 1 florin 20 kreutzer. — Parmi ses livres, Beethoven possédait : Kant, Naturgeschichte und Theorie des Himmels ; — Bode, Anleitung zur Kenntnis des gestirnten Rimmels ; — Thomas von Kempis, Nachfolge Christi. — La censure mit la main sur : Seume, Spaziergang nach Syrakus ; — Kotzebue, Ueber den Mei ; — Fessier, Ansichten von Religion und Kirchentum.